Et bien voilà ! Ceux qui pouvaient encore se poser la moindre question sur la nocivité de l’occupant actuel du fauteuil présidentiel sont désormais fixés.
Comme toutes les nations dynamiques et puissantes culturellement, la France s’est construite au fil des siècles en cherchant hors de ses frontières de quoi alimenter sa sensibilité, son rayonnement et son goût. Cela se faisait par des campagnes de fouilles, des achats et parfois aussi par des actions violentes sous forme de prises de guerre. C’est un phénomène aussi vieux que l’Humanité : fil suffit d’admirer le célébrissime code d’Hammourabi au Louvre pour découvrir en lisant le cartel qui l’accompagne qu’il s’agit d’un trophée ramené par les Elamites qui venaient d’occuper la Babylone antique.
Les oeuvres ont toujours circulé de gré ou de force et nombre de peuples européens pourraient, aujourd’hui encore, se plaindre des prises napoléoniennes qui n’ont pas toutes été restituées loin s’en faut. Du reste, où commence la violence et la rapine ? Quand les milliardaires d’un pays riche et puissant comme les Etats-Unis d’Amérique raflaient pour ce qui n’était pour eux qu’une bouchée de pain les tableaux post-impressionnistes et cubistes par centaines, n’en laissant que peu en France, n’était-ce pas aussi la traduction d’une forme de domination ? A ce train là, il va falloir que la France réclame le retour d'un « Dimanche après-midi à l’île de la Grande Jatte » du scintillant Monsieur Seurat. Sans même parler du sublime diamant « Bleu de France » de Louis XIV, retaillé subrepticement pour être désormais abrité à Washington sous le nom de diamant « Hope ».
Jamais les arts africain et océanien n’auraient été envisagés comme un art si les hommes blancs n’avaient pas décidé d’en faire autre chose que des objets locaux de vénération ou des symboles de pouvoir. La révolution plastique qui s’est produite sous la renaissance en Occident a vu l’oeuvre échapper au religieux pour devenir un produit de consommation esthétique. Elle explique pourquoi, aujourd’hui, la très grande majorité des créations dites primitives, le plus souvent en bois ou en terre cuite, n’ont pas été détruites ou érodées et sont mises en valeur dans des musées européens et américains.
Le plus cocasse est qu’il y a dans la démarche de collecter ces oeuvres, outre la reconnaissance de leur puissance formelle, une forme d’aveu que les pays conquis étaient eux-aussi des foyers culturels vivaces. Les premiers combattants contre le racisme furent les premiers collectionneurs d’art africain !
La triste réalité, c’est que la tendance capitularde et démagogique qu’on voit à l’oeuvre dans tous les domaines de la politique macronienne, face à l’islam aux migrations ou à l’Allemagne par exemple, trouve ici une nouvelle illustration.
Et le plus terrible est que cette trahison est portée comme un étendard par un Macron qui en surajoute dans la collaboration et commande des rapports ineptes pour justifier son aplatissement.
Les conséquences de cette terrible décision de renoncer à l’inaliénabilité de nos collections nationales vont bien au-delà de ce qu’on peut imaginer. Dans des pays menacés par l’islamisme, comment s’assurer que ces idoles resteront intactes à long terme ? Qui voudra encore donner des oeuvres aux musées français si un jour ils décident de les restituer sous prétexte que le collectionneur qui les a offertes les tenait lui-même d’un marchand qui les tenait d’un soldat en vadrouille ?
C’est une boîte de pandore - une de plus - que Macron vient d’ouvrir. Dommage que les gilets jaunes qui manifesteront du côté du Champ-de-Mars ne puissent camper devant le musée du Quai Branly pour empêcher le départ des récades du Dahomey jusqu’à ce que l’effroyable parenthèse marcronienne ne se referme comme on sort d’un cauchemar.